Elle revient après plusieurs années d'absence, ils sont venus l'accueillir.
En les voyant, elle sait qu'elle ne restera pas.
En la voyant, ils comprennent ce qu'ils ont perdu.
Tous espèrent encore la fraicheur de la pluie sur leur visage.
“ Une larme pourrait même apparaitre, là, juste au coin de ton œil.
Ce serait magnifique, une petite larme qui brillerait un instant.
Avant de lentement couler sur ta joue. Ce serait magnifique”.
Personnages : 1 femme, 3 hommes.
Une femme arrive sur scène…
Trois hommes, en redingote sombre, l’accueillent, ils sont dos au public.
La femme sourit et les regarde un par un avec un regard franc et malicieux à la fois.
Elle : Vous êtes venus.
Vous êtes venus m’accueillir, comme c’est gentil d’être venus m’accueillir.
Il ne fallait pas.
Mais si, il le fallait n’est ce pas ?
Il fallait que nos retrouvailles se déroulent ainsi par un si beau jour de soleil, dans cet endroit précis.
Oui, c’est ainsi que nos retrouvailles devaient se passer et c’est ainsi q’elles se passent.
Vous avez l’air tous les trois en grande forme.
Et quelle élégance !
Messieurs vous vous êtes surpassés !
Si, si, vraiment, ne dites pas le contraire.
Homme 1 : Cela est bien naturel, pour ton retour, que nous ayons mis nos beaux habits.
Homme 2 : C’est un très grand jour aujourd’hui, un jour de grand soleil.
Elle : Je suis encore toute engourdie par le voyage, mais me voilà arrivée, je pose les pieds sur cette bonne terre de mes ancêtres et je sens tout mon corps s’éveiller comme après un très long sommeil.
Tournant sur elle même.
J’ai deux pieds, deux jambes, deux bras et une tête, mes épaules sous le soleil, ma nuque dans le vent, je suis complète.
Je vous reviens entière.
Homme 1 : Tu n’as rien perdu, tu as toujours ton teint rose et frais, tes cheveux ont gardé leur couleur et tes yeux leur éclat si particulier.
Homme 2 : Ton parfum imprègne déjà tout ce lieu, la magie de ta présence opère déjà.
Homme 1 : Nous sommes sous ton charme.
Elle : Je pensais avoir perdu tout cela.
Homme 3 : Non, rien n’est perdu, tout est revenu, tu es revenue.
Elle : Allons, mes bons et vieux amis, le soleil chauffe déjà, remettez donc vos chapeaux et buvons ensemble à nos retrouvailles.
Homme 2 : Nous avons préparé des rafraîchissements, la route est si poussiéreuse pour venir jusqu’ici.
Homme 1 : Cela fait trois mois qu’il n’a pas plu, tout est si sec.
Homme 2 : C’est la saison qui veut ça, tu te souviens de la saison sèche ?
Elle : Bien sûr, je me souviens des longues promenades dans la campagne immobile, du chant des cigales, des grillons la nuit, et puis au matin, un peu de fraîcheur.
En cette saison l’air est si pur.
Homme 3 : Tout se distingue avec précision, le contour des choses, l’esprit des lieux, l’âme des êtres. Et pourtant tout est à la fois si flou, si mystérieux, comme brouillé par la lumière.
Homme 1 : Etincelant dans l’ombre.
Elle : Comme le renard attiré la nuit par la lueur du feu de camps et qui lentement disparaît dans le feuillage en me regardant droit dans les yeux.
Homme 1 : Tu n’as pas oublié.
Elle : Ni cette nuit là, ni toutes ces nuits, dans le vent, sous les étoiles, sous la pluis, ni les petits matins gris ou roses.
Homme 2 : Nous les avons souvent partagé, puis tu nous a quitté.
Ce coin du monde n’était plus ton coin de paradis.
Elle : Il est toujours resté dans mon cœur et vous aussi.
Homme 3 : Nous, nous sommes restés ici.
Homme 1 : Et nous suivions tout ce que tu faisais, là bas.
Homme 2 : Tout ce qu’on en disait.
Elle : Et qui n’était pas toujours la vérité.
Homme 1 : Les journaux parlaient souvent de toi.
Homme 2 : On te voyait en photos au bras de gens célèbres, des écrivains, des peintre et même un torero !
Elle : Je les ai tous aimé, même et surtout le torero. Il était très beau.
Homme 2 : Tu étais dans un tourbillon.
Elle : J’étais le tourbillon, ils tournaient autour de moi , tous et tout tournait autour de moi.
Homme 1 : Nous, nous restions là, immobiles à regarder passer ta vie à tout vitesse
Homme 2 : J’en avais mal à la tête.
Homme 3 : Certains soirs en m’endormant je cherchais ton visage et je ne retrouvais pas son image. Tu étais perdue dans une brume, dissimulée et pourtant si présente, comme si ton corps était encore prés de moi .
Elle : Vous étiez toujours là, vos visages aussi clairs que les rayons du soleil après une pluie de printemps, ils me réchauffaient lorsque j’y pensais, là bas c’était souvent l’hiver.
Homme 2 : J’aurais peur de vivre là bas
Elle : Ici c’est un autre goût.
Homme 3 : Il t’a manqué ?
Elle : ……
Homme 2 : Il t’a manqué ?
Elle : ……
Homme 3 : Nous t’avons manqué ?
Elle : Oui.
Une femme arrive sur scène..
Trois hommes, en redingote sombre, l’accueillent, ils sont dos au public.
La femme sourit et les regarde un par un avec un regard franc et malicieux à la fois.
Elle : Vous êtes venus.
Vous êtes venus m’accueillir, comme c’est gentil d’être venus m’accueillir.
Il ne fallait pas.
Mais si, il le fallait n’est ce pas ?
Il fallait que nos retrouvailles se déroulent ainsi par un si beau jour de soleil, dans cet endroit précis.
Oui, c’est ainsi que nos retrouvailles devaient se passer et c’est ainsi q’elles se passent.
Vous avez l’air tous les trois en grande forme.
Et quelle élégance !
Messieurs vous vous êtes surpassés !
Si, si, vraiment, ne dites pas le contraire.
Homme 1 : Cela est bien naturel, pour ton retour, que nous ayons mis nos beaux habits.
Homme 2 : C’est un très grand jour aujourd’hui, un jour de grand soleil.
Elle : Je suis encore toute engourdie par le voyage, mais me voilà arrivée, je pose les pieds sur cette bonne terre de mes ancêtres et je sens tout mon corps s’éveiller comme après un très long sommeil.
Tournant sur elle même.
J’ai deux pieds, deux jambes, deux bras et une tête, mes épaules sous le soleil, ma nuque dans le vent, je suis complète.
Je vous reviens entière.
Homme 1 : Tu n’as rien perdu, tu as toujours ton teint rose et frais, tes cheveux ont gardé leur couleur et tes yeux leur éclat si particulier.
Homme 2 : Ton parfum imprègne déjà tout ce lieu, la magie de ta présence opère déjà.
Homme 1 : Nous sommes sous ton charme.
Elle : Je pensais avoir perdu tout cela.
Homme 3 : Non, rien n’est perdu, tout est revenu, tu es revenue.
Elle : Allons, mes bons et vieux amis, le soleil chauffe déjà, remettez donc vos chapeaux et buvons ensemble à nos retrouvailles.
Homme 2 : Nous avons préparé des rafraîchissements, la route est si poussiéreuse pour venir jusqu’ici.
Homme 1 : Cela fait trois mois qu’il n’a pas plu, tout est si sec.
Homme 2 : C’est la saison qui veut ça, tu te souviens de la saison sèche ?
Elle : Bien sûr, je me souviens des longues promenades dans la campagne immobile, du chant des cigales, des grillons la nuit, et puis au matin, un peu de fraîcheur.
En cette saison l’air est si pur.
Homme 3 : Tout se distingue avec précision, le contour des choses, l’esprit des lieux, l’âme des êtres. Et pourtant tout est à la fois si flou, si mystérieux, comme brouillé par la lumière.
Homme 1 : Etincelant dans l’ombre.
Elle : Comme le renard attiré la nuit par la lueur du feu de camps et qui lentement disparaît dans le feuillage en me regardant droit dans les yeux.
Homme 1 : Tu n’as pas oublié.
Elle : Ni cette nuit là, ni toutes ces nuits, dans le vent, sous les étoiles, sous la pluis, ni les petits matins gris ou roses.
Homme 2 : Nous les avons souvent partagé, puis tu nous a quitté.
Ce coin du monde n’était plus ton coin de paradis.
Elle : Il est toujours resté dans mon cœur et vous aussi.
Homme 3 : Nous, nous sommes restés ici.
Homme 1 : Et nous suivions tout ce que tu faisais, là bas.
Homme 2 : Tout ce qu’on en disait.
Elle : Et qui n’était pas toujours la vérité.
Homme 1 : Les journaux parlaient souvent de toi.
Homme 2 : On te voyait en photos au bras de gens célèbres, des écrivains, des peintre et même un torero !
Elle : Je les ai tous aimé, même et surtout le torero. Il était très beau.
Homme 2 : Tu étais dans un tourbillon.
Elle : J’étais le tourbillon, ils tournaient autour de moi , tous et tout tournait autour de moi.
Homme 1 : Nous, nous restions là, immobiles à regarder passer ta vie à tout vitesse
Homme 2 : J’en avais mal à la tête.
Homme 3 : Certains soirs en m’endormant je cherchais ton visage et je ne retrouvais pas son image. Tu étais perdue dans une brume, dissimulée et pourtant si présente, comme si ton corps était encore prés de moi .
Elle : Vous étiez toujours là, vos visages aussi clairs que les rayons du soleil après une pluie de printemps, ils me réchauffaient lorsque j’y pensais, là bas c’était souvent l’hiver.
Homme 2 : J’aurais peur de vivre là bas
Elle : Ici c’est un autre goût.
Homme 3 : Il t’a manqué ?
Elle : ……
Homme 2 : Il t’a manqué ?
Elle : ……
Homme 3 : Nous t’avons manqué ?
Elle : Oui.